lundi 28 juillet 2014

Clint Eastwood le dernier des géants "50 ans de cinéma américain"








Guy Ros entame avec cet ouvrage le 3e tome d'une trilogie qu'il a consacré au cinéma américain qui a débuté en 1986 avec "La Fonction du cinéma occidentale", et "le Guide du cinéma américain" en 2001. Cet ouvrage historique analyse comment Hollywood victime de l'influence de la télévision et de ses erreurs stratégique va se retrouver dans une situation catastrophique qui va voir ses principaux studios démantelés.

A la fin des années 70, une nouvelle génération de cinéastes amoureux d'épopées (Eastwood, Scorsese, Lucas, Spielberg, Copolla) va renouer avec les racines mythologiques de ce cinéma pionnier et régénérer une production poussive. Cette génération va ouvrir la voix aux auteurs qui aujourd'hui dynamitent la création Hollywoodienne comme Tarentino ou Robert Rodriguez. 
Ce livre analyse sans prendre partie et conte l'histoire d'une renaissance.








Voici le portrait consacré à Clint Eastwood dans le livre.


Clint Eastwood : le dernier des géants


Clint Eastwood a réussi avec "Impitoyable", son dernier western (1992), un film dépouillé, nostalgique, méditatif, qui boucle un cycle de films axés sur l'individualisme taciturne dans lesquels le héros (le cavalier solitaire), mu par des forces mystérieuses, façonne son destin avec un détachement cynique et violent. Clint Eastwood est vraiment la dernière légende d'Hollywood, le cinéaste qui est le mieux parvenu à concilier ses exigences artistiques avec les impératifs commerciaux du studio qui a produit tous ses films : la Warner Bros. L'ancienne tête de turc des critiques politisés des années 70 est devenu le cinéaste américain le plus adulé des années 2000. Curieux !
En réalité Eastwood n'est ni le plus grand génie du monde, ni le pire des fascistes. Il est juste un homme qui aime à  parcourir les mythes de l'Ouest à sa façon, à la fois violente et méditative. Eastwood est le dernier rescapé d'une époque héroïque : celles des pionniers du 7ème art comme Ford, Huston, Walsh. Il a lancé avec "Impitoyable" sa dernière charge héroïque. Place maintenant au western moderne qui sera sûrement violent et pro-indien.
Dans "Impitoyable", Eastwood interprète le rôle de William Munny, un tueur légendaire qui a renoncé à  la violence par amour pour sa femme. Désireux d'oublier sa glorieuse réputation, la nécessité va l'obliger à renouer avec un passé qu'il croyait révolu. Ce dernier film amer et méditatif d'Eastwood est son oeuvre la plus dépouillée et son testament westernien. Eastwood montre la peur comme on ne l'a jamais vue, nous dit que tuer c'est dégueulasse et difficile, et que les héros sont fatigués.

Pourtant, Eastwood demeure le type même du miracle à l'américaine. Figurant dans des sous-westerns, acteur dans des films de série Z comme "La créature du lac noir" ou "Tarentula", Eastwood passe ensuite cinq années à convoyer des troupeaux de vaches dans le célèbre feuilleton "Rawhide". Un peut las de jouer du lasso, Clint stoppe sa carrière de "vacher" pour aller tourner un petit western en Europe avec un metteur en scène complètement inconnu : Sergio Leone. "Pour une poignée de dollars", tourné avec un budget ridicule, va connaître un succès international propulsant Eastwood au rang de star internationale.
Eastwood va alors enchaîner les succès avec une régularité de métronome : "Et pour quelques dollars de plus", "Le bon, la brute et le truand", "Pendez-les haut et court", "Sierra torride" et en 1971, le rôle qui allait lui coller à la peau pendant toute sa carrière "L'inspecteur Harry" de Donald Siegel qui allait connaître quatre suites. Après un tel parcours, bon nombre de stars se seraient contentées d'enchaîner les films d'action pour maintenir leur rang au box office (voir Charles Bronson et ses multiples suites au "Justicier dans la ville"). Mais Eastwood avait des ambitions cachées : il voulait devenir un grand cinéaste.







Un frisson dans la nuit


Eastwood va alors réaliser un premier film très brillant, "Un frisson dans la nuit", qui ne connaîtra aucun succès. Petit thriller absolument maîtrisé sur une histoire d'amour qui tourne au cauchemar. Puis après cet hommage au maître Hitchcock, Eastwood va alors révéler sa vraie nature de cinéaste masochiste et métaphysique avec "L'homme des hautes plaines" 1973 qui va lui valoir les honneurs de la presse. Eastwood va être traîné dans la boue, conspué par des critiques engagés qui prirent le film comme une gigantesque provocation politique. (C'était l'époque ou n'importe quel film politique italien ou polonais obtenait la Palme d'Or à Cannes, s'il parlait de lutte des classes). Tous les quolibets à la mode pendant cette période fusèrent à propos de ce film pourtant merveilleux : fasciste, réactionnaire, violent, sanglant, primaire. Eastwood, cinéaste crépusculaire revisitant le mythe de l'ange exterminateur, devra attendre dix ans pour enfin mériter les louanges de ceux qui l'avaient assassiné 12 ans auparavant.
Personne ne remarqua en 1976 "Josey Wales le hors la loi", splendide épopée (typiquement Fordienne) contant la lutte sans merci, que le dernier résistant de l'armée sudiste mène contre les pillards du nord. C'est un film légendaire par le traitement de l'image, la justesse de ses émotions et surtout la fluidité de son rythme.

1980 sera l'année décisive pour Eastwood cinéaste, car il connaîtra avec "Bronco Billy" son plus bel échec public et son plus grand succès critique. "Honkytonkman" confirme (si besoin en était) que le grand Eastwood était un auteur exigeant qui possédait de grandes ambitions artistiques. La boucle était bouclée. Il pouvait dorénavant alterner les films d'action comme "Firefox", "Sudden impact" ou "ça va cogner" pour rassurer ses fans et son producteur, afin de pouvoir réaliser juste après un film d'auteur exigeant et brillant comme "Pale rider" ou "Bird".
En 1984, Eastwood réincarne l'ange exterminateur qui vient se venger de ses assassins dans "Pale rider" qui annonce déjà par son style épuré et extatique "Impitoyable". Eastwood est incontestablement encore influencé par Leone dans ce film, mais possède des qualités de conteur et de moraliste que n'a jamais eu le cinéaste italien. Rarement un film aura autant incarné la peur engendré par l'au-delà  dans la mémoire populaire. Eastwood marche avec détachement et impassibilité dans ce village fantôme où il va affronter ses anciens meurtriers, avant de dévoiler son vrai visage au Shérif diabolique : celui de la mort. Eastwood est un cinéaste pour lequel la métaphysique possède un visage. C'est un des derniers auteurs qui aborde avec autant de talent le thème du Mal. Les éclairages à la bougie, les clairs obscurs, les regards méphitiques, tout jaillit de cette œuvre somptueuse qui hélas n'obtiendra aucune récompense à Cannes.


Auteur sacré


Alors, Eastwood auteur "sacré" ? Incontestablement à la vision de "Bird" avec Forest Whitacker qui décrit en 1988 le long chemin de croix de Charly Parker. Ce film épuré et lent demeure le joyau d'une filmographie exigeante et éclectique qui de "Brizzy" à l'admirable "Impitoyable" possède comme leitmotiv : le sacré.
Avec "Impitoyable", Eastwood a signé le chant du cygne du cow-boy solitaire au cigarillo éternellement planté dans la bouche, qu'il a incarné pendant 30 ans. "Impitoyable" marque peut-être la fin des westerns crépusculaires qui avaient trouvé leur apogée avec "La horde sauvage" et tous les films où Eastwood a laissé sa marque de fabrique. Il a tout dit sur le western, il va sûrement passer maintenant à d'autres genres. Il est vrai que notre héros a 84 ans. L'âge de raison.
Eastwood surprend à nouveau en 1995 avec une histoire d'amour entre une fermière et un photographe " Sur la route de Madison ". Ce film magnifique à la Douglas Sirk surprend par sa sensibilité, son style épuré et la justesse de son approche sentimentale. L'ange exterminateur peut aussi jouer les amants romantiques et offrir quelques heures de bonheur à une fermière résignée. Là encore Eastwood surprend et étonne en nous amenant à 180 degrés de son univers habituel. Etonnant.
« Million dollars Baby » en 2002 nous plonge dans l’univers de la boxe féminine dans un classique du genre (la fille obstinée qui parvient aux sommets grâce à un entraineur revêche au grand coeur) puis à mi-parcours le film va brutalement plonger dans le mélodrame sans prévenir et nous donner un final totalement inattendu où Eastwood va faire preuve d’une pudeur et d’une sincérité dramatique qui laisse admiratif. 







Il nous surprend encore avec "Gran Torino"

En 2008 Eastwood surprend encore avec « Gran Torino » un petit film sans star sur les difficultés d’intégration des minorités asiatiques dans les banlieux populaires de Los Angeles. Eastwood incarne un retraité veuf, grossier, raciste, misanthrope qui va sacrifier sa vie pour sauver une famille asiatique de la pègre. Le Maître touche au sublime dans cette fable à contre-courant, sobre, épurée, tendre à l’extrême. Ce film épuré possède pourtant une force que l’on n’avait jamais perçue dans son cinéma. Ses personnages sont fouillés et incroyablement touchants et l’intrigue belle comme un conte. Eastwood touche au but avec « Gran torino » qui est son plus beau film.  Et pourtant l’homme est modeste, dans une interview à l’Express il résume de façon humoristique son style : « J'aime travailler vite, c'est vrai. Don Siegel avait l'habitude de dire à ceux qui filmaient une scène sous un tas d'angles différents que n'importe qui pouvait se proclamer réalisateur. Il avait raison. Je déteste filmer des plans dont je ne me servirai pas au montage. Ça va à l'encontre de mes principes. J'aime aussi la spontanéité et, à trop répéter, on finit par perdre le rythme. Je préfère les erreurs, les maladresses, tout ce qui donne l'impression de vérité, de vie réelle. Les dialogues n'ont pas besoin d'être parfaits. Les gens ne s'expriment jamais de manière impeccable. Ils bafouillent et ils cherchent leurs mots. C'est ce que je veux obtenir avec mes acteurs. Gene Hackman, Morgan Freeman, Malkovich n'ont jamais peur, eux, de tâtonner parce qu'ils ont confiance en eux. » 

Eastwood demeure un cinéaste doué et classique, un démiurge qui n'a pas l'exigence artistique d'un Cimino ou la folie géniale d'un Spielberg, il demeure le plus grand westernien des années 80/90, ses westerns demeurent les joyaux de sa filmographie. Ils scintillent au firmament des grands créateurs que sont Ford ou Walsh. Son cinéma éclectique et brillant fascine par sa rigueur. Estwood ne rate jamais de film. Spielberg l'a fait, Boorman aussi. C'est un cinéaste exigeant rapide, filmant vite, possédant une parfaite maîtrise de son style. L'homme au cigarillo va encore nous surprendre par ses choix, comme il l'avait fait en 1993 en offrant à Costner un contre emploi magnifique dans un " Monde parfait ", road movie où un évadé va kidnapper un enfant pour fuir. Les rapports entre Costner et l'enfant sont incroyablement décris, avec une sensibilité qui annonce " La route de Madison ". Eastwood possède une sensibilité artistique étonnante qu'il met au service d'un art exigeant, souvent viril et machiste, mais qui ne dérape jamais dans la facilité. 

Guy Ros




L'auteur 














Guy Ros est Docteur en sciences politiques, cinéphile et passionné
d’art précolombien. Il est auteur d’une thèse de doctorat puis de
50 ans de cinéma américain, préfacé par Henri
Agel (2014). Rédacteur en chef, puis Directeur de publication de magazines 
pour les lycéens et étudiants pendant dix-huit ans ; il lance en 1997 
une collection de livres universitaires et d’essais, Transfac éditions. 
Il sera ensuite en charge des filiales presse, web et édition du groupe 
L’Express-l’Etudiant. 
Depuis 2005, il a réorienté sa carrière vers l’événementiel.


https://www.facebook.com/ros.guy.7?ref=tn_tnmn
https://twitter.com/guyros48
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mercredi 23 juillet 2014

Guy Ros analyse les recettes d'Hollywood "50 ans de cinéma américain"



                                                       


Guy Ros entame avec cet ouvrage le 3e tome d'une trilogie qu'il a consacré au cinéma américain qui a débuté en 1986 avec "La Fonction du cinéma occidentale", et "le Guide du cinéma américain" en 2001.Cet ouvrage historique analyse comment Hollywood victime de l'influence de la télévision et de ses erreurs stratégique va se retrouver dans une situation catastrophique qui va voir ses principaux studios démantelés.


A la fin des années 70, une nouvelle génération de cinéastes amoureux d'épopées (Scorsese, Lucas, Spielberg, Copolla) va renouer avec les racines mythologiques de ce cinéma pionnier et régénérer une production poussive. Cette génération va ouvrir la voix aux auteurs qui aujourd'hui dynamitent la création Hollywoodienne comme Tarentino ou Robert Rodriguez. Ce livre analyse sans prendre partie et conte l'histoire d'une renaissance.
A la fin des années 70, une nouvelle génération de cinéastes amoureux d'épopées (Scorsese, Lucas, Spielberg, Copolla) va renouer avec les racines mythologiques de ce cinéma pionnier et régénérer une production poussive. Cette génération va ouvrir la voix aux auteurs qui aujourd'hui dynamitent la création Hollywoodienne comme Tarentino ou Robert Rodriguez. Ce livre analyse sans prendre partie et conte l'histoire d'une renaissance.














Voici un extrait du livre. 

LE RETOUR DE L'EPOPEE

A l'aube des années 80 se dessine une tendance très nette qui semble acheminer le cinéma américain vers ses sources primitives d'inspiration artistique. Dans bon nombre d'oeuvres américaines, nous retrouvons une "Griffe", une personnalité dont l'influence imprègne, investit l'écran. Certains cinéastes vont redevenir maîtres de l'espace cinématographique, se l'approprier. Ce phénomène aux ramifications multiples demeure parallèle à un assainissement financier des grandes compagnies de production. Leur restructuration, qui paraît achevée au milieu des années 1970, a donné lieu à l'apparition de multiples producteurs indépendants qui, tels Coppola ou Spielberg, ont créé leur propre maison de production afin de produire leurs oeuvres et celles de leurs disciples.
On assiste également à cette époque au retour des cinéastes vers les studios. L'explosion de la science-fiction et de l'heroic fantasy (mélange subtil de chevalerie, de fantastique et de body building) va exiger des moyens considérables et des décors somptueux qui ne peuvent être reconstitués qu'en studio. Par exemple, "Le temple d'Indiana Jones", "Le palais de Conan le Barbare", la forêt de "La compagnie des Loups".
Cette évolution du cinéma revêtira trois aspects principaux à partir de 1978 : le premier est le retour vers un certain classicisme dans lequel s'illustrent une nouvelle race de créateurs très imprégnés par les nouvelles techniques de création en matière audiovisuelle : publicités, vidéo, clip, images de synthèse. Le deuxième aspect réside dans un regain d'optimisme qui implique un renouveau de l'héroïsme. Les années 90 verront l'apparition de nouveaux héros, quelquefois issus de la bande dessinée, qui insufflent un sang nouveau au cinéma d'aventure qui agonisait lentement depuis 1960 : Conan, Indiana Jones, Rambo, le roi Arthur, Batman  ou Flash Gordon. Enfin, la troisième conséquence de cette évolution semble être le retour sur nos écrans de l'épopée (médiévale, cosmique, exotique, fantastique).




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LA NARRATION RETROUVEE

Les cinéastes contemporains vont redécouvrir les vertus d'une narration rigoureuse et fluide. Ils possèdent à nouveau comme exigence principale de "raconter des histoires". Un nouveau classicisme réapparaît sur les écrans. Jean-Loup Bourget remarque que ce classicisme "se traduit par l'ampleur du dessein, la beauté de la photographie, l'appréciation de l'espace et du geste, toutes les qualités du cinéma hollywoodien classique qui étaient devenues suspectes et qu'il fallait démystifier lors des années contestataires".
Ce classicisme qui n'est nullement teinté d'académisme, se remarque dans la rigueur scénaristique des oeuvres de Coppola, Scorsese, Spielberg, Cimino, Hill, Boorman, Peter Jackson, Cameron ou Kubrick. Ces nouveaux auteurs du cinéma américain partent à  l'orée des années 1980 en quête d'une nouvelle esthétique cinématographique, axée sur une apparition plus riche, plus complète de l'espace et sur des montages plus nerveux qui rythment mieux l'action. (Ce montage nerveux et rapide se remarque particulièrement chez John Carpenter : cinéaste surdoué dont les films fantastique sont tous des modèles de virtuosité technique dans leur mise en scène. "La nuit des masques" est une véritable leçon de mise en scène, Carpenter fait preuve d'un sens du montage et de la progression dramatique étonnant. Ces nouveaux cinéastes américains possèdent en commun le goût du spectacle, considéré comme une sorte d'attraction foraine, de train électrique qu'on manipule pour le plaisir et l'émerveillement du public.
Ces nouveaux auteurs ne sont absolument pas nombrilistes, ils créent des oeuvres d'une grande beauté, possèdent comme exigence de narrer de manière très fluide. Leurs oeuvres possèdent du rythme et une exigence de rigueur scénaristique qui les anime et les rend d'autant plus crédibles. Ce classicisme demeure malgré tout très influencé par les nouvelles techniques de création en matière audiovisuelle. Les films de Spielberg possèdent la rapidité de certaines bandes dessinées (la poursuite en wagonnet du film "Indiana Jones et le Temple Maudit" demeure un époustouflant numéro de mise en scène). Les films de James Cameron, comme " Abyss " ou " Aliens " allient avec bonheur les techniques les plus sophistiquées avec une rigueur scénaristique sans faille. Des films comme " Terminator 2 " truffés d'effets spéciaux sont impeccablement écrits et narrés. Enfin à partir des années 2000 Peter Jackson ou Ridley Scott nous offrent avec « Gladiator » ou « Lord of the rings » des œuvres somptueuses qui redécouvrent une écriture soignée, une narration que ne renieraient ni Mankiewiez, ni John Ford.



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La recherche de la couleur, des univers chatoyants va devenir une des préoccupations constante des metteurs en scène modernes et l'esthétique quelquefois criarde des vidéos clips et des films de publicité, fera émergence dans la création cinématographique. Les films de Ridley Scott comme "Blade Runner" (1982) ou "Legend" (1985) fascinent par leurs couleurs chamarrées et harmonieuses qui tissent un univers onirique réellement envoûtant. "Les rues de feu" de Walter Hill (1984) se présente comme une oeuvre mutante dans laquelle nous sentons l'influence du western et du film urbain, du fait de sa rapidité et de sa violence, mais également de la publicité, de par la nervosité de son montage et la prédominance des couleurs vives de sa photographie. Ce film champagne a été un échec cuisant.
Malgré ces influences modernes, les créateurs américains marquent leur volonté de narrer, d'émouvoir, de faire appel  à la sensibilité de leur public, leurs discours redeviennent volontiers moralisateurs et font de plus en plus appel à des notions métaphysiques. (La force qui guide les chevaliers Jedi dans "La guerre des Etoiles" fait référence à une puissance cosmique divine, Conan le Barbare, s'il possède un idéal essentiellement basé sur le culte de la force physique et du muscle demeure le bras vengeur de Crom, Dieu Nordique du fer et de la montagne). L'idéalisme et un certain spiritualisme semblent à nouveau imprégner le cinéma américain qui, tout au long des années 1960 et 1970, avait entrepris de démystifier et de remettre en cause les valeurs morales et sociales de sa société puritaine.
Jean-Loup Bourget, dans son bel ouvrage sur le cinéma américain, distingue deux familles de créateurs contemporains. L'une composée de Coppola, Scorsese et Cimino (tous trois d'origine Italienne) qui tente "d'explorer ses racines ethniques" et traite de problèmes sociologiques ou politiques sur un ton romanesque ("Raging Bull", "Voyage au bout de l'enfer", "Outsiders").


Quentin Avory 






L'auteur 















Guy Ros est Docteur en sciences politiques, cinéphile et passionné
d’art précolombien. Il est auteur d’une thèse de doctorat puis de
50 ans de cinéma américain, préfacé par Henri
Agel (2014). Rédacteur en chef, puis Directeur de publication de magazines 
pour les lycéens et étudiants pendant dix-huit ans ; il lance en 1997 
une collection de livres universitaires et d’essais, Transfac éditions. 
Il sera ensuite en charge des filiales presse, web et édition du groupe 
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Depuis 2005, il a réorienté sa carrière vers l’événementiel.




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mardi 1 juillet 2014

"50 ans de cinéma américain" Guy Ros. Quand Hollywood retrouve sa jeunesse à l'aube des années 80.






Guy Ros termine sa trilogie sur le cinéma américain après "La fonction du cinéma dans la société occidentale" en 1986, "Le guide du cinéma américain" 2001, voilà que l'auteur nous livre son analyse de la crise qu'a traversé Hollywood dans les années 60, puis du renouveau retrouvé grâce à Spielberg, Lucas ou Scorsese.





Voici un extrait du livre.


A l'aube des années 80 se dessine une tendance très nette qui semble acheminer le cinéma américain vers ses sources primitives d'inspiration artistique. Dans bon nombre d'oeuvres américaines, nous retrouvons une "Griffe", une personnalité dont l'influence imprègne, investit l'écran. Certains cinéastes vont redevenir maîtres de l'espace cinématographique, se l'approprier. Ce phénomène aux ramifications multiples demeure parallèle à un assainissement financier des grandes compagnies de production. Leur restructuration, qui paraît achevée au milieu des années 1970, a donné lieu à l'apparition de multiples producteurs indépendants qui, tels Coppola ou Spielberg, ont créé leur propre maison de production afin de produire leurs oeuvres et celles de leurs disciples.
On assiste également à cette époque au retour des cinéastes vers les studios. L'explosion de la science-fiction et de l'heroic fantasy (mélange subtil de chevalerie, de fantastique et de body building) va exiger des moyens considérables et des décors somptueux qui ne peuvent être reconstitués qu'en studio. Par exemple, "Le temple d'Indiana Jones", "Le palais de Conan le Barbare", la forêt de "La compagnie des Loups".










Cette évolution du cinéma revêtira trois aspects principaux à partir de 1978 : le premier est le retour vers un certain classicisme dans lequel s'illustrent une nouvelle race de créateurs très imprégnés par les nouvelles techniques de création en matière audiovisuelle : publicités, vidéo, clip, images de synthèse. Le deuxième aspect réside dans un regain d'optimisme qui implique un renouveau de l'héroïsme. Les années 90 verront l'apparition de nouveaux héros, quelquefois issus de la bande dessinée, qui insufflent un sang nouveau au cinéma d'aventure qui agonisait lentement depuis 1960 : Conan, Indiana Jones, Rambo, le roi Arthur, Batman  ou Flash Gordon. Enfin, la troisième conséquence de cette évolution semble être le retour sur nos écrans de l'épopée (médiévale, cosmique, exotique, fantastique).




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